L'eau de saule

De nouveau, nous repassons l'épreuve pratique du CAP coiffure sur la haie végétalisée en saule qui n'arrête pas de pousser.

 







Pour l'instant, nous nous contentons de stocker ces rameaux de sol le long d'un mur, cela servira de paillage au moment opportun pour nos cultures.

Voila une autre possibilité d'utilisation de ces branches de saules.

Beaucoup de jardiniers ont remarqués la faculté du saule de se bouturer n'importe quand et n'importe comment. Petite anecdote en passant, en février, Elise avait semé en engrais vert de la phacélie sur un pétale du mandala et avait piqué des tronçons de saule (datant de l'automne) de 15/20 cm de manière à empêcher les pigeons de venir se régaler de ces graines au frais de la princesse. En fin avril, plus la moitié des tronçons avaient des bourgeons et des racines !

L’écorce de saule est connue depuis l’Antiquité pour ses vertus curatives. On a retrouvé la trace de décoction de feuilles de saule dans un papyrus égyptien datant de 1550 av. J.C. Les Romains connaissaient aussi ses propriétés calmantes et médicinales.
Voila le secret. Les plantes, face à une blessure ou une maladie, répondent en  fabriquant de l’acide abscissique (une hormone de  stress) qui  provoque la fermeture rapide des stomates et  des secteurs blessés de la plante. Le saule, notamment son écorce, contient de l’acide salicylique qui permet de freiner cette réaction. L’acide salicylique empêche l’assèchement de la plante et lui permet de guérir en produisant de nouvelles racines. Cela rappelle un truc de jardinier, l’aspirine mélangée à de l’eau est souvent utilisée pour prolonger la durée de vie des fleurs coupées. L’aspirine (acide acétylesalicylique) est un anti-coagulant tout bêtement dérivé de cet acide salicylique que contient le saule, la boucle est bouclée.

Il existe d’autres hormones naturelles, les auxines, qui facilite l’enracinement des plantes et donc le bouturage. L’auxine est, en physiologie végétale, une phytohormone de croissance végétale qui est indispensable au développement des plantes. Autre truc de jardinier, le grain de blé. Il suffit de fendre la tige à bouturer et d'y glisser un ou 2 grains de blé. Les auxines sont sécrétées par le grain de blé qui germe, donc en germant les auxines vont favoriser le bouturage cqfd.

Bref, après ces explications passons à la pratique : Fabrication de l'eau de saule
Première méthode (rapide) : On écrase avec un marteau quelques rameaux de saule (toutes espèces confondues) qu’on laisse tremper entre 24 et 36 heures dans de l’eau. On récupère cette eau et on y met à bouturer les tiges de la plante.
Deuxième méthode (préférable) : On plonge quelques grosses branches de saule dans une bassine d’eau pendant 4 à 5 semaines et on obtient une sorte de gel. Les parties du saule qui étaient sous l’eau semblent également être enduits de ce gel. Ce gel facilite le bouturage, le marcottage, le repiquage ou le rempotage  de n’importe quelle plante. Il suffit d'enduire la base de la plante de ce gel.

Cette technique était très utilisée avant la commercialisation de l’hormone de bouturage en jardineries. Mais ce n'est pas un produit miracle. Elle ne permet que de faciliter le bouturage ou le marcottage. Ces opérations doivent être réalisées avec soin (avec qui ?) et selon les "règles de l’art" (ou du cochon ?). Tout ne se bouture pas n'importe quand et n'importe comment !

Voila pourquoi au jardin depuis vendredi soir, des branches de saules sont placées dans un seau rempli d'eau !!!! (lol) Hé oui, tout cela pour en arriver là !!!!