Hôtel à insectes

Je suis, ou plutôt, j'étais assez réservé sur les hôtels à insectes. J'en ai rarement vu qui fonctionnaient bien, j'en ai vu qui étaient placés là où ils n'étaient pas nécessaires car les insectes avaient largement de quoi se loger naturellement. Comme Marie Hélène et peut-être d'autres, j'ai lu l'article sur celui du musée dauphinois, qui a l'air de fonctionner, même en prenant le quart des dires dithyrambiques de son concepteurs (lol). Du coup, ça m'a mis le doute et j'ai consulté divers sites sur le sujet. Effectivement, s'il est bien conçu, si on sait quels insectes (de préférence auxiliaires et pollinisateurs) on veut loger, et pour peu qu'il soit un tantinet esthétique, cela semble intéressant d'en mettre un en place au jardin.
Le terme "hôtel" me plaît guère, trop d'anthropocentrisme. Je préfère gîte, abri ou refuge. Celui du musée dauphinois (la photo) est un exemple, il n'est pas parfait et peu être amélioré, je n'ai pas vu la place pour les papillons et il n'est pas assez surélevé à mon goûts.

En jardinage naturel, les insectes auxillaires sont des alliés. Ils assurent la pollinisation, aident à lutter contre les parasites des plantes (pucerons, doryphores, chenilles...) et recyclent les matières végétales. Que ce soit des chrysopes, bourdons, abeilles et guêpes solitaires, syrphes, forficules, carabes, etc. ils compensent le non-emploi de pesticides chimiques, ils contribuent à favoriser la biodiversité et à rétablir l’équilibre de la chaîne alimentaire.

Pour réussir un hôtel à insectes, il faut savoir quels insectes nous voulons accueillir et quel sont leur habitat de vie et de reproduction. Ainsi, qu'ils soient pollinisateurs, prédateurs ou recycleurs, chacun aura un espace adapté.

Insectes pollinisateurs :
Bourdons : Une boîte avec un trou de 10 mm de diamètre muni d’une planchette d’envol.
Mégachiles  et autres abeilles solitaires : mélange d'argile, terre et de paille dans une brique creuse.
Osmies et autres guêpes ou abeilles solitaires : Une bûche de bois dur percée.
Abeilles solitaires : tiges creuses (roseaux, bambous, renoué, etc.)
Abeilles solitaires : tiges à moelle (Sureau, ronces, framboisiers, buddleias, etc.)
Papillons : Boîte en bois avec fentes verticales en façade remplies d'écorces.

Insectes prédateurs ou entomophages parasites:
Chrysopes (mangeuses de pucerons) : Boîte en bois avec fentes horizontales en façade remplie de paille ou de foin.
Syrphes et hyménoptères (insectivores) : Des tiges à moelle comme les ronces, le rosier, le framboisier, le sureau, hortensia
Forficules ou perce-oreilles (mangeurs de pucerons) : Un pot de fleurs rempli de paille.
Carabes (avaleurs de limaces) : Des morceaux de branches.
Coccinelle : empilement de tuiles verticale

Insectes recycleurs :
Coléoptères : Des vieux morceaux de bois empilés.
Insectes xilophages : Bois morts

Si l'on possède pas d'endroit assez spacieux pour un hôtel à insectes, on peut aussi disperser tout ces habitats spécifiques dans le jardin. Mais l'idée est de les regrouper en un seul espace orienté sud, sud-est face au soleil, dos aux vents dominants. Il ne semble pas trop compliqué de fabriquer un tel gite à insectes. Des plans pour se donner une idée existe sur internet, et les matériaux nécessaires sont disponible dans tous containers, dépôts de gravats et déchetterie de France et de Navarre.

Cela fera l'objet d'un billet ultérieur ! En attendant, voila un excellent article sur les insectes notamment le chapitre sur "insectes et agriculture".